Voie anciennes titre

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Textes et Photos : R. DODIN - croquis : M. GUILMAIN - Montage : M. CERCEAU

 

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   Beaucoup de fossés creusés dans le passé pour des raisons diverses (protection, limites, canalisation des eaux de ruissellement etc.…) ont été comblés suite à l'abandon ou au déplacement d'activités soit volontairement soit au fil des années par des particules terreuses et des débris organiques véhiculés par les eaux de surface. Au cours de ce remplissage, de l'humus a été enseveli et cela constitue aujourd'hui encore un réservoir d'humidité qui assure aux végétaux enracinés au-dessus de ses fossés, l'eau nécessaire à leur survie quand arrivent les périodes de sécheresse. Ces végétaux, bien situés, peuvent rester verts alors que dans l'environnement immédiat, la couverture végétale flétrit, jaunit et se dessèche. On comprend ainsi que, dans ls moissons en fin de maturité, les taches vertes sont généralement indicatrices de perturbations qui ont été infliges au sol par les travaux des hommes au cours des âges.

     C'est à partir de ces considérations toutes simples que le repérage des taches dans la végétation, surtout en survolant le paysage à altitude moyenne, est devenu une méthode de prospection archéologique efficace.

     C'est ainsi que lors de prospections aériennes au-dessus du Thimerais et du Drouais, nous avons pu nous apercevoir en maints endroits, qu'il avait été creusé dans le passé, des couples de fossés parallèles : fossés d'environ un mètre de large et distants de quelques mètres. Dans les conditions de révélation les plus favorables (précipitations peu abondantes et cultures sensibles au taux d'humidité du sol) certains fossés ont pu être suivis sur plusieurs kilomètres. Il est apparu évident que de tels fossés avaient délimité des voies de passage qui ont été désaffectées et effacées par les travaux agricoles sans laisser de traces visibles en surface. Sans la révélation de leurs de leurs fossés latéraux, ces anciens chemins nous seraient inconnus.

     L'abandon de ces voies de communication a sans doute été la conséquence d'une restauration du paysage liée elle-même à des déplacements de sites d'occupation en rapport avec la création, le développement ou la cessation de certaines activités au sein des communautés humaine.

     Dans certains cas, ces voies retrouvées conduisent à des villes ou des villages actuels en se raccordant aux chemins ou aux routes que nous empruntons aujourd'hui, mais elles sont plus souvent liées à des sites anciens disparus dont nous connaissons l'existence grâce à la prospection aérienne ou à des indices au sol (débris de matériaux de construction, tessons de céramique, traces de cendres charbonneuses...)

     Le fait que certaines de ces voies aient desservi des sites datés des époques gauloise et gallo-romaine montre que l'étude en revêt un intérêt considérable. On comprend alors notre acharnement à vouloir les répertorier avec l'espoir de reconstituer les réseaux de communication locaux et de comprendre l'évolution des paysages au cours des âges.

     Ces objectifs ne pourront être atteints qu'après de nombreuses années de recherche car celles-ci ne peuvent progresser qu'à la faveur de conditions métrologiques favorables (printemps peu humide et températures élevées dès le début de l'été) conjuguées à des alternances de cultures de végétaux sensibles aux variations des taux d'humidité du sol.

     Les résultats que nous donnons ci-après sont prometteurs aussi, il nous a paru utile de les communiquer à tous ceux qui s'intéressent au passé de notre région, en attendant d'en obtenir de plus complets.

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