À partir de 700 Av JC, des éléments de la « civilisation celte » furent diffusés et vinrent progressivement modifier le mode de vie, la langue et les relations entre les hommes de la région comme partout ailleurs dans l'hexagone. Des objets en fer, apportés par des colporteurs, circulèrent dans les villages et aux environs des années 500 av JC, les procédés de la métallurgie de ce nouveau métal furent connus et mis en œuvre par les paysans de nos régions. L'abondance de minerai notamment sous la forme du « grison », ce conglomérat à ciment ferrugineux que l'on trouve, localement, à faible profondeur dans le sol, permit un développement rapide de cette industrie dans le Thimerais et le Drouais.
Les voyageurs des contrées méditerranéennes qui nommèrent « Gaulois » ces peuples du nord de notre pays, reconnurent très vite la compétence de ceux-ci dans l'art de la forge. À Romainvilliers, commune d'Escorpain ; à La Ferrette, commune de St-Lubin-des-Joncherets, des traces de cette activité métallurgique gauloise, ont été retrouvées. L'utilisation d'araires équipés de flèche métallique, la fabrication, en fer, d'outils pour l'abattage des arbres, pour le travail de la terre et la récolte des moissons donna un nouvel essor à l'agriculture. Nul doute que les défrichements prirent encore de l’extension. Nous avons deux témoignages indirects, en toponymie, de l'évolution des connaissances des paysans dans le travail de la terre : Beauche est, en effet, un nom de racine gauloise, « belca, belga » signifiant « erre boueuse » ; Crucey, Cruciacum vers 1061, toponyme remontant à l'époque gallo-romaine et signifiant « domaine de la terre croûteuse » (Guy Villette – « Les noms des villes et villages d’Eure-et-Loir »). Ainsi. les cultivateurs de Beauche et de Crucey avaient suffisamment d'expérience et de points de comparaison pour porter un jugement sur les qualités des sols, dans leurs domaines. On peut souligner, à cette occasion, qu'il a fallu, à toute époque, des raisons économiques impérieuses pour que les hommes se décident à étendre les surfaces cultivables sur les sols lourds de l'argile à silex, difficiles à travailler. On ne s'étonnera pas que les défrichements n`aient progressé que très lentement dans cette région et que sur les pentes, le ruissellement ayant dégagé les moellons de silex, on ait dû même renoncer à toute culture et laisser le terrain à la végétation spontanée.