I - VOIES EN RELATIONS AVEC UN SITE ARCHÉOLOGIQUE

2 - De la Vallée de l'Eure (suite)

       Au lieu-dit « les longues pièces », un labour profond au-dessus de l’un des deux fossés longitudinaux de la voie a permis de récupérer de larges fragments de deux vases gallo-romains. 

     Cette découverte dans le fossé même à une trentaine de centimètres de profondeur est la preuve que celui-ci était déjà ouvert au cours de la période contemporaine des poteries.   

     Quelques centaines de mètres plus loin, la voie passait à une dizaine de mètres d’un autre enclos qui a été repéré, comme le précédent, au cours de prospections aériennes. Cet enclos, limité par un fossé, a malheureusement été détruit par l’ouverture d’une carrière dans les années proches de 1920. 

     Des armes en fer de la période gauloise (Tène III) y auraient été trouvées si l’on en croit l’étiquette que porte l’un des objets déposés au Musée de Dreux.

     À l’intérieur de l’enclos, on a pu repérer des alignements de trous de poteaux montrant qu’un grand bâtiment dont le plan affecte la forme d’un « U » y avait été élevé.

    L'un des fossés limitant la voie, le plus proche de l'enclos, s'interrompt au niveau de celui-ci, après s'être écarté de son homologue, comme pour ménager un passage vers le site. La voie n'était donc pas sans lien avec l'enclos (« ferme ou fortification ») et les deux ont, sans nul doute, été utilisés pendant des périodes contemporaines.

      Plus loin, alors que le niveau de la terrasse alluviale baisse progressivement, la voie change légèrement de cap, franchit la route de Fermaincourt à Cocherel. 

     On remarque qu'elle coupe une sépulture circulaire plus ancienne ou contemporaine et passe sur des alluvions plus récentes dans "Les prés de l'église", lieu-dit de la commune de Montreuil, où ont été répertoriées différentes structures archéologiques : enclos circulaires, parcellaires et une villa gallo-romaine. 

     Les fossés ne se révèlent plus dans le sol qui devient de plus en plus humide de manière permanente, mais une ancienne chaussée de moellons de silex a été reconnue dans une pépinière entre Cocherel et St Georges Motel, ce qui parait bien être un tronçon de notre voie qui a dû être empierrée pour traverser cette zone plus ou moins marécageuse.

         Dans la traversée du village de St Georges Motel, la voie n'est, bien entendu, plus visible mais, plus au nord, à la lisière du « Bois des Baux », des tronçons de chemins à fossés longitudinaux réapparaissent puis également au sud-est du village de Marcilly le long du ruisseau dit "des champs férets" dont le toponyme est assez révélateur.

       Tout porte ainsi à penser que la voie que nous avons suivie poursuit son parcours vers le nord mais l'intense occupation humaine et de nombreuses exploitations de graviers ont fait disparaître à jamais sa race et sa possible relation avec l'oppidum protohistorique de Fort-Harrouard

De la confluence Eure-Blaise vers Marcilly-sur-Eure

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