Celles-ci s'avérèrent bien caractéristiques dans la majorité des cas. La couche superficielle avait parfois été détruite ou perturbée au cours des siècles mais on retrouvait au moins la couche de base.
Il restait à préciser exactement les parcours de ces voies, à en chercher les modifications apportées au cours des siècles suite à d'éventuels changements dans la répartition des populations en lien avec les évolutions économiques et politiques régionales. La tâche était immense aussi De Boisvillette n'apporta guère de précisions sur les itinéraires et se contenta de nommer les villes et les villages desservis et de donner quelques détails sur le paysage et la topographie.
La pratique de la prospection aérienne qui nous était familière depuis de nombreuses années et qui était appliquée dans diverses régions pour la reconnaissance des chemins anciens, nous donna l'idée de poursuivre l'œuvre de De Boisvillette dans le Thimerais et le Drouais, dont nous avions une connaissance approfondie de répartition des sites archéologiques de la période antique.
Il faut savoir que, si en de nombreux endroits, des couches de terre végétale se sont accumulées au cours des âges à la faveur des eaux de ruissellement ou de travaux agricoles, la masse considérable des matériaux lithiques constituant les chaussées apporte une carence notoire d'humidité dans la couverture végétale, réduisant la croissance et le développement des plantes sus-jacentes et allant jusqu'au dépérissement totale de celles-ci en période de sécheresse estivale.
Sur les terres nues bien préparées pour les semailles et bien ressuyées par les pluies, les chemins anciens sont généralement jalonnés par les gros blocs de pierre et des trainées de pierrailles, arrachés à la chaussée par les charrues au fil des années.
Ces phénomènes sont visibles à hauteur d'homme mais la vision aérienne en altitude en donne une image continue et permet d'en voir les raccordements avec les portions de voie conservées et d'en comprendre la place dans le paysage.