DU DÉPARTEMENT DES YVELINES À ABONDANT
Après avoir traversé l'actuel département des Yvelines, le chemin arrivait à la frontière Est du département d'Eure et Loir, effleurant à peine par le Nord la butte des Gargans, proéminence naturelle, où une équipe d'archéologues britanniques mit à jour au XIXe siècle, une importante nécropole gallo-romaine et mérovingienne dont le mobilier a été déposé, à l'époque, au British Muséum de Londres où il y est encore conservé.
La reconstitution du réseau des voies anciennes sur notre région revêt une importance considérable pour la connaissance de celle-ci à l'époque gallo-romaine. On peut en particulier, y rattacher les sites (villae, fermes gauloises, nécropoles, sanctuaires etc. ) que les prospections aériennes ou les découvertes fortuites au sol ont dévoilé dans le passé et plus particulièrement au cours des recherches de ces dernières décennies et comprendre le rôle qu'ont joué les voies de communication dans la mise en valeur de notre sol comme dans le développement économique des agglomérations.
Le chemin que nous allons suivre avait, selon les archéologues actuels, son origine sur la rive gauche de la Seine dans ce quartier, aujourd'hui le 6ème arrondissement, qui fut une première extension de la capitale des Parisis sur la rive gauche au premier siècle de notre ère, zone qui a conservé, comme on le sait, de nombreux vestiges gallo-romains, tels que les thermes dits de Cluny.
Non loin de la butte des Gargans, près de la ferme de Brunel, la voie a conservé le nom de Chemin de Dreux, toponyme qui rappelle bien que ceux qui l'empruntaient dans le passé avaient une destination bien déterminée
Non loin de la butte des Gargans, près de la ferme de Brunel, la voie a conservé le nom de Chemin de Dreux, toponyme qui rappelle bien que ceux qui l'empruntaient dans le passé avaient une destination bien déterminée
Franchissant la D933 reliant Houdan à Anet, la voie descend sur la vallée de la Vègre pour franchir la rivière au moulin de Maimbré.
Selon De Boisvillette, la traversée du cours d'eau se faisait à gué mais on n'en retrouve pas la trace, sans doute à cause d'aménagements du siècle dernier. Toujours est-il que la sortie des eaux du moulin coïncide exactement avec la limite communale rectiligne entre les territoires de St Lubin de la Haye et Houdan, que matérialise le tracé de la voie, depuis
longtemps déchaussée, et mise en culture. Ces voies anciennes ont souvent servi de géomètres antiques, chargés de base aux géomètres antiques, chargés de découper rigoureusement le paysage en parcelles référencées, facilement imposables.
Au nord du village d'Havelu, au lieu-dit la marnière guérot la voie passe à proximité d'un enclos quadrangulaire qui a été repéré lors de prospection aérienne, et qui semble appartenir à toute une catégorie de structures semblables d'époque protohistorique, mais cette structure n'a pas de relation apparente avec le chemin que nous suivons.
Si l'on veut conserver la direction à suivre jusqu'alors, il faut accepter le raccordement avec la D476 au sud du village de Bû où là encore la voie suivie est une limite communale.
Au lieu-dit la queue de Bû, à l'intersection de la voie avec un autre chemin ancien dit chemin de Gallardon qui descend vers le sud, la prospection aérienne a permis de repérer un grand établissement gallo-romain que le professeur Armand auteur du cliché, spécialiste de l'histoire antique à l'Université de Bordeaux, considère comme un relais routier (on y dételait les chevaux qui avaient effectué une certaine distance à grande vitesse, pour en prendre de nouveaux, bien reposés et pleins d’énergie).
La voie longe et contourne les murs de l'établissement attestant que celui-ci a bien été construit en lien avec le chemin.
La direction de Dreux est reprise en suivant là encore, une limite communale, celle de Bû Serville matérialisée par un chemin de terre, vestige de la voie ancienne.
Poursuivant sa progression vers l'ouest, la voie franchit la D147 reliant Abondant à Serville au lieu-dit la mare ronde où ont été repérées des traces de fossés caractérisant un habitat gaulois ou gallo-romain. C'est non loin de cette intersection que De Boisvillette effectua une coupe transversale de la voie et constata qu'elle avait bien la structure caractéristique d'une voie romaine traditionnelle
Ajouter un commentaire
