Tuilerie 1Tuilerie 2BONSECOURS
Que pouvons-nous ajouter àette étude ?

La carrière était encore bien visible en 1.970. Près des immeubles de la Tabellionne, se trouvait la zone d'exploitation la plus récente : une dépression de 3 à 4 mètres couvrait près de 2500 m2. Selon Monsieur Decrette, la terre à brique était exploitée après retrait d'une couche superficielle de terre arable de 1 mètre d'épaisseur. À la base de celle-ci, un lit de petits cailloux annonçait le limon argileux.

L'exploitatîon descendait alors à 6 ou 7 mètres de profondeur, jusqu'à la rencontre de l'argile à silex ou du sable stampien. Cette terre à brique était compacte. Après sa sortie de la carrière, elle était séchée et criblée afin d'éliminer les cailloux néfastes à la fabrication. Elle donnait des briques dures. Pour fabriquer les tuiles, plus fines et plus fragiles, il fallait ajouter du sable. Mouillée, malaxée, la terre passait ensuite dans le moule à brique ou à tuile avant d'être séchée sous d'immenses séchoirs bien aérés. En 1970 subsistaient derrière la maison de la tuilerie de Bonsecours des traces de ces bâtiments de fabrication qui couvraient plusieurs milliers de mètres carrés : séchoirs, avant-fours, fours ….

En un siècle d'activité, le front d'exploitation s'est peu à peu déplacé vers l'Ouest, s'écartant parallèlement à la route de Crécy.

Sur les documents d'arpentage fournis par le cabinet Blondeau, figure entre la carrière et la tuilerie une zone de 5000 mètres carrés, comblée de remblais. Des jardins de pavillons de la route de Crécy sont installés sur ces remblais. De même, par la suite, la chaufferie et des garages de la Tabellionne furent aussi construits sur ces zones remblayées.

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Cette activité de cuisson des briques et des tulles nécessitait beaucoup de bois.

Charbonnette et fagots provenaient des bois de la région mais aussi de Brezolles et Senonches. À cet effet, le tramway qui descendait vers Dreux laissait à l'aller, devant la tuilerie les wagons chargés de bois. Vidés, ils étaient repris au retour.

Malgré sa modernisation : fours semi-continus, moulage mécanisé, brique creuse, la briqueterie cessa son activité. Le ralentissement de l'économie, l'incompréhension de certains ouvriers eurent raison de cette famille d'entrepreneurs en 1936.

          Fin 1989, il ne restait plus de leur activité  que des souvenirs écrits.

L'urbanisation accélérée des Corvées et la mise en place de la « rocade » Ouest au cœur de la nouvelle agglomération ont totalement effacé la maison de ces maîtres briquetiers, les vestiges de fours et da bâtiments de fabrication, les traces de carrière et de remblai.

Par la volonté de la direction départementale de l'équipement, tout sera entièrement rasé et les camions de briques et parpaings, en provenance de régions plus lointaines. traverseront à toute allure la tullerie sur les quatre voies de la nouvelle nationale urbaine.

En 1883, Joseph Clément Bulet, développant son activité, acheta une partie des halles de Dreux. Ce haut lieu du commerce drouais, où le blé était acheté aux cultivateurs drouais puis stocké dans le grenier sus-jacent menaçait ruines. Et pourtant. ces halles n'étaient pas bien vieilles. Les anciennes halles du XVe avaient en effet été démolies en 1824. Ces halles appartenaient au Comte de Dreux. Leur longueur était de 84 mètres, leur largeur de 7 mètres seulement d'un poteau à l'autre. Elles étaient constituées de 23 travées dont la hauteur au faîtage, indique l'importance des greniers. Un plan de Lamésange, de 1824, et exposé au musée de Dreux, en donne toutes les caractéristiques.

Ces halles, saisies et vendues comme bien national à la révolution, furent rachetées par la ville de Dreux.

Reconstruites en 1824, les nouvelles furent plus modestes et plus légères. Elles furent surélevées et garnies de fausses pierres.

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En 1883, devant le délabrement de ce cœur du commerce drouais, le conseil municipal donna au Maire l’autorisation de vendre l'édifice.

Joseph Clément Bulet fut l'un des acquéreurs et 5 travées furent utilisées pour construire sur un rehaussement en briques des Corvées, un hangar à grain.

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Les pièces de bois furent remontées dans un ordre qui n'était probablement pas celui d'origine. Cependant, dans la forme, les dimensions, de nombreux points communs apparaissent avec les halles décrites par Lamésange. Est-ce à dire que la charpente des anciennes halles fut réutilisée pour construire les nouvelles ? Cela est vraisemblable, d'autant que ces énormes poutres en chêne montrent des tracés de réutilisations successives.

D'autres poutres aussi historiques, furent aussi utilisées dans la construction de nombreuses autres annexes de la tuilerie de Bonsecours.

Souhaitons que ce vestige des haltes drouaises qui quittèrent « la grande rue », soit démonté et remis en valeur sur un site accessible au public de l’agglomération drouaise.

Quant aux autres traces de l’activité de la tuilerie de Bonsecours : briques, tuiles plates et tuiles de faîtage, poteries, l'attachement de la famille Decrette à son passé en évitera la disparition totale.

C'EST LE 21 FEVRIER 1990 QUE LA MAISON DU MAITRE TUILIER DE BONSECOURS A ÉTÉ RASÉE.

François FILLON

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