DE DREUX À BEAUCHE
LA VOIE DE DREUX A ESCORPAIN
Partant des Corvées à droite de la route de Brezolles, il existe encore aujourd'hui un chemin ancien dit le vieux chemin de Verneuil qui file vers l'ouest passant entre Allainville et Louvilliers-en-Drouais au hameau de Champseru. On verra dans les lignes qui suivent que ce chemin, gardant le cap ouest, relie des tronçons de voies bien empierrées et qu'il y a de fortes probabilités pour qu'il ait repris l'itinéraire de la voie romaine à sa sortie de l'agglomération des Durocasses (Dreux).
Près du hameau de Champseru, au lieu-dit «/es Huttereaux, commune de Boissy en Drouais, à quelques mètres du Viteux chemin de Verneuil ont été repérées les traces d'une grange fortifiée gallo-romaine, probablement annexe de la villa de Garancières, qui n'en est distante que de quelques centaines de mètres.
À quelques dizaines de mètres au nord du hameau de Champseru, commune d'Allainville, le Vieux chemin de Verneuil coupe un autre chemin ancien dit le chemin des chariots qui relie Chartres à Évreux sans passer par Dreux et qui traverse sur le plateau de Dreux-Chartres Châteauneuf-en-Thimerais, une zone où ont été implantées plusieurs villae gallo-romaines.
Le Vieux chemin de Verneuil rejoint la D314 peu après le cimetière de Boissy en Drouais et se confond avec celle-ci pour arriver à la Croix de Grandchamp. Il se dirige vers la mairie d'Escorpain. Au carrefour de la D313 avec la D1O4, un chemin remarquablement bien chaussé traverse la vallée à proximité du lieu-dit Les Benneraies où tessons de céramique gallo-romaine se mêlent à de nombreux fragments de scories attestant un centre métallurgique local s'étendant jusqu'au hameau de la Ferrette. Poursuivant vers l'ouest, on arrive à la vallée Boivin sur la D 314 qui conduit à la Métairie puis passe par la ferme de La Loge près de laquelle un grand enclos (ferme gauloise) a été repéré, on rejoint au lieu-dit Les Boulaies le vieux chemin de St Rémy sur Avre dont il ne reste plus qu'un tronçon, pour atteindre par le lieu-dit Bahuvilliers la ferme de Cheigneuville. Ce tracé est très hypothétique, De Boisvillette n'a pas donné beaucoup de précisions sur le parcours entre Escorpain et Cheigneuville, faute sans doute de documents, et la prospection aérienne n'a pas permis jusqu'à présent de lever les incertitudes.
LA VOIE DE CHEIGNEUVILLE A BEAUCHE
Passant à proximité de la ferme de Cheigneuville, la voie traverse une zone boisée et descend vers la vallée dite de Cheigneuville, étroite dépression qui canalise les eaux de ruissellement vers la Meuvette. La prospection aérienne a permis de retrouver la trace d'unchemin reliant une limite de parcelle, au sud-est de Cheigneuville à un chemin actuel conduisant au hameau du Petit chêne.
Cette conjonction pourrait bien confirmer que nous sommes en présence d'une voie continue reliant le plateau de Laons à celui de Brezolles.
La prospection aérienne et les recherches au sol ont permis de retrouver les vestiges d'une grande construction gallo-romaine (tessons de céramique et fragments de tuiles à rebord, caractéristiques attestant cette ancienneté) à quelques dizaines de mètres à l'est du petit chêne entre la trace présumée de la voie romaine et l'actuelle route D4 de Dreux à Brezolles.
Il faut savoir que le hameau du " Petit chêne " a le privilège de se situer à l'intersection de la voie que nous suivons, venant de Dreux par Escorpain, avec la voie romaine, bien attestée, reliant Évreux à Chartres, voie connue sous le nom de Chemin Perret déformation sans doute de pierré. La présence gallo-romaine dans ce secteur a été confirmée par les fouilles de l'INRAP, fouilles préventives avant l'installation d'une zone industrielle, qui ont permis de retrouver les vestiges d'une cabane gauloise et un dépôt de plusieurs vases en céramique d'époque gallo-romaine.
On peut supposer, faute de traces visibles, que la voie, après le carrefour du Petit chêne descendait vers la vallée de la Meuvette et que l'actuelle D4 qui traverse le bourg de Brezolles en a repris le tracé. L'agglomération de Brezolles n'existait pas à l'époque gallo-romaine, semble-t-il, aussi il faut exclure l'idée couramment admise, que la voie romaine contournait la ville par l'Est pour aboutir à la rivière. Le pont actuel sur la Meuvette a sans doute été construit au Moyen Âge, sur un gué ou sur les bases d'un pont plus ancien qui enjambait la rivière et ses abords humides. Après ce passage obligé, la voie suivait, sans aucun doute, le tracé de l'actuelle route de Beauche. Après la ferme de Fontaine, entre celle-ci et le hameau de Clairvoye, on peut observer sur le côté droit de la chaussée actuelle, en allant vers Beauche, une bande étroite et continue parsemée de gros moellons de silex qui ne peuvent que provenir du démantèlement d'une chaussée routière. On peut penser que la route actuelle est moins large que ne l'était l'ancienne voie et que les charrues ont arraché le bord de la chaussée progressivement pour récupérer du terrain.
 la hauteur du hameau de Clairvoye dont le toponyme rappelle curieusement l'existence d'une voye, il fout quitter la route de Beauche pour suivre un chemin filant vers le hameau de
la Crécilière qui eut une certaine importance compte tenu des nombreuses traces de constructions que l'on y observe. La prospection aérienne a permis de constater que cette portion de voie allant vers la Crécilière a servi de base à l'établissement d'un parcellaire ancien et qu'il a donc tenu une direction privilégiée dans le paysage et qu'il a marqué, de plus, la limite des communes de Beauche et de Rueil la Gadelière.
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