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Titre voie romaine

D'ABONDANT À DREUX

Entre Serville et Brissard, hameau d'Abondant, la voie apparaît nettement dans les sols cultivés grâce à l'abondance des matériaux arrachés à la chaussée par les charrues. Très curieusement, la petite route qui reliait Serville à Brissard (aujourd'hui détruite) emprunte un tronçon de la voie romaine sur une centaine de mètres sans se confondre totalement avec elle.

Voie romaine c 1 3Main 2Carte A I-3

Il fait noter que dans ce secteur bien dégagé, défriché depuis longtemps, plusieurs zones sont riches en tessons de céramique gallo-­romaine, révélant l'existence de plusieurs établissements agricoles (villae ou fermes gauloises) ou simplement de bâtiments isolés (granges) à proximité de la voie principale.

Enfin, au lieu-dit les graviers rouges, on peut observer, à l'automne, quand les terres nues et bien travaillées en vue des semailles, des rides correspondant sans doute à d'anciens talus équidistants et parallèles à la voie romaine, c'est vraisemblablement un ancien parcellaire et le fait que les limites des parcelles soient perpendiculaires et parallèles à la voie semble indiquer que celle-ci a servi de base à l'arpentage. Ce parcellaire pourrait bien dater de l'époque gallo-romaine et être lié aux établissements agricoles évoqués ci-dessus

Voie romaine 2

La voie qui est parfaitement rectiligne a pris le nom de chemin aux porcs dans ce secteur. Selon les anciens qui ont gardé les traditions en mémoire, cette appellation tiendrait au fait, qu'à la fin du XIXe siècle, devant la multiplication des automobiles sur la N12, les paysans éleveurs de la région prirent l'habitude de conduire leurs troupeaux aux abattoirs ou au marché de la région parisienne en empruntant ce chemin qui garantissait plus de sécurité.

La voie arrive sur la D21, de Dreux à Abondant au lieu-dit la croix aux pèlerins à la cote 130 d'où l'on domine la vallée de l'Eure. Le raccord de la voie avec la route de Fermaincourt à Abondant, un chemin très encaissé et étroit, descend directement au moulin des Osmeaux mais son étroitesse et sa pente n'ont jamais permis à de lourds chariots de l'emprunter. La voie à n'e~ pas douter, compte tenu de la dénivellation entre la Croix aux pèlerins et la vallée de l'Eure est à l'origine de ce large virage suivi d'une ligne droite, en pente douce jusqu'au pont de l'Eure.

Voie romaine c 1 4Main 2Carte A I-4

La présence d'une chapelle dédiée à Notre-­Dame et proche de la rive droite de l'Eure, a-t-elle marqué le franchissement de la rivière depuis l'époque gallo-romaine où s'est-il fait à l'emplacement du pont actuel des Osmeaux ? Il semble que cette dernière solution soit la plus plausible compte tenu de la rectitude de la voie entre le pont des Osmeaux et le cœur de la bourgade des Durocasses.

Sur les quelques centaines de mètres qui restent à parcourir pour atteindre la place des Durocasses, les vestiges archéologiques gaulois et gallo-romains ne manquent pas.

Après le pont des Osmeaux, la voie traverse une zone encore peu urbanisée où quelques constructions modernes et anciennes se partagent l'espace avec les parcelles cultivées ou en herbe. Dans ce vaste secteur de la vallée de la Blaise, les prospections aériennes et les prospections au sol ont donné des résultats étonnants rendant compte d'une occupation intense au cours des périodes gauloise et gallo­-romaine.

Deux bras de la Blaise ont sillonné cette zone comme aujourd'hui : au nord, le bras dit de l'écluse aménagé aux XV et XVIe siècles pour le rendre navigable et relier l'agglomération drouaise à l'Eure. Au sud, le bras dit des Châtelets. Les deux bras confluent avec l'Eure à quelques dizaines de mètres seulement de distance l'un de l'autre.

Entre le bras des Châtelets et l'Eure, au lieu-dit les Reguins, des fossés rectilignes ont été comblés mais l'humus qu'ils renferment conserve une certaine humidité qui influe, en période de sécheresse, sur la couverture végétale sus-jacente et permet de repérer les fossés qui limitent des enclos mais aussi des trous de poteaux et des traces d'habitats disparus. De nombreux tessons de céramique gallo-romaine, de menus objets : boucles métalliques de sandales, clous, pièces de monnaies abondent. Tout confirme qu'une communauté humaine vécut dans ces lieux au début de notre ère.

Des monnaies appartenant au monnayage de Marseille et aux cités gauloises des Séquanes du Jura, des Eburovices d'Évreux, des Carnutes de Chartres, des Senons de Sens attestent que les Durocasses (tribu gauloise de Dreux) commerçaient activement avec diverses peuplades de la Gaule même très éloignées. On peut penser que le transport des marchandises était assuré par la voie fluviale toute proche et par les voies terrestres établies depuis l'invasion romaine.

De part et d'autre de la route que nous suivons, les tessons de céramique gallo-romaine, les pièces de monnaie gauloise et romaine et de menus objets en bronze, notamment des fibules et des boucles de lanières abondent.

Malheureusement, des prospecteurs munis d'appareils électromagnétiques ont eu connaissance de la richesse archéologique de ces lieux et les ont pillés, se souciant peu des témoignages que les objets trouvés pouvaient apporter à la connaissance historique.

Voie romaine monnaie 1Voie romaine monnaie 2Voie romaine monnaie 3

Malheureusement, des prospecteurs munis d'appareils électromagnétiques ont eu connaissance de la richesse archéologique de ces lieux et les ont pillés, se souciant peu des témoignages que les objets trouvés pouvaient apporter à la connaissance historique.

On a pu savoir pourtant, grâce à certaines confidences d'entre eux, qu'ils avaient établi des liens avec des numismates du Cabinet des médailles de Paris pour faire estimer leurs découvertes (leurs recherches n'étaient donc pas tout à fait désintéressées) et qu'ils présentèrent des monnaies   gauloises en or et des gouttelettes de ce précieux métal accompagnant des pièces mal moulées. Ces informations sont très importantes car elles permettent de supposer qu'un atelier monétaire devait exister dans les parages et que les Durocasses battaient monnaies et qu'ils avaient une certaine indépendance.

 
 

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