Sur les quelques centaines de mètres qui restent à parcourir pour atteindre la place des Durocasses, les vestiges archéologiques gaulois et gallo-romains ne manquent pas.
Après le pont des Osmeaux, la voie traverse une zone encore peu urbanisée où quelques constructions modernes et anciennes se partagent l'espace avec les parcelles cultivées ou en herbe. Dans ce vaste secteur de la vallée de la Blaise, les prospections aériennes et les prospections au sol ont donné des résultats étonnants rendant compte d'une occupation intense au cours des périodes gauloise et gallo-romaine.
Deux bras de la Blaise ont sillonné cette zone comme aujourd'hui : au nord, le bras dit de l'écluse aménagé aux XV et XVIe siècles pour le rendre navigable et relier l'agglomération drouaise à l'Eure. Au sud, le bras dit des Châtelets. Les deux bras confluent avec l'Eure à quelques dizaines de mètres seulement de distance l'un de l'autre.
Entre le bras des Châtelets et l'Eure, au lieu-dit les Reguins, des fossés rectilignes ont été comblés mais l'humus qu'ils renferment conserve une certaine humidité qui influe, en période de sécheresse, sur la couverture végétale sus-jacente et permet de repérer les fossés qui limitent des enclos mais aussi des trous de poteaux et des traces d'habitats disparus. De nombreux tessons de céramique gallo-romaine, de menus objets : boucles métalliques de sandales, clous, pièces de monnaies abondent. Tout confirme qu'une communauté humaine vécut dans ces lieux au début de notre ère.
Des monnaies appartenant au monnayage de Marseille et aux cités gauloises des Séquanes du Jura, des Eburovices d'Évreux, des Carnutes de Chartres, des Senons de Sens attestent que les Durocasses (tribu gauloise de Dreux) commerçaient activement avec diverses peuplades de la Gaule même très éloignées. On peut penser que le transport des marchandises était assuré par la voie fluviale toute proche et par les voies terrestres établies depuis l'invasion romaine.
De part et d'autre de la route que nous suivons, les tessons de céramique gallo-romaine, les pièces de monnaie gauloise et romaine et de menus objets en bronze, notamment des fibules et des boucles de lanières abondent.
Malheureusement, des prospecteurs munis d'appareils électromagnétiques ont eu connaissance de la richesse archéologique de ces lieux et les ont pillés, se souciant peu des témoignages que les objets trouvés pouvaient apporter à la connaissance historique.
Malheureusement, des prospecteurs munis d'appareils électromagnétiques ont eu connaissance de la richesse archéologique de ces lieux et les ont pillés, se souciant peu des témoignages que les objets trouvés pouvaient apporter à la connaissance historique.
On a pu savoir pourtant, grâce à certaines confidences d'entre eux, qu'ils avaient établi des liens avec des numismates du Cabinet des médailles de Paris pour faire estimer leurs découvertes (leurs recherches n'étaient donc pas tout à fait désintéressées) et qu'ils présentèrent des monnaies gauloises en or et des gouttelettes de ce précieux métal accompagnant des pièces mal moulées. Ces informations sont très importantes car elles permettent de supposer qu'un atelier monétaire devait exister dans les parages et que les Durocasses battaient monnaies et qu'ils avaient une certaine indépendance.